Le pouvoir sacré de la feuille de coca
Expliquez moi … comment la feuille de coca consommée depuis 5 000 ans sur tout un continent peut être considérée comme néfaste pour la santé depuis 1903 ?
Comment la coca, reconnue par l’OMS comme non toxique et non addictive peut être interdite à la consommation dans la majorité des pays ?
Comment la Erythroxylum Coca, utilisée dans la composition du Coca Cola, peut être en même temps inscrite sur la liste noire des narcotiques ?
Trois explications sur la coca, la traditionnelle, la scientifique et la preuve par le test !
Feuille de coca, sa signification traditionnelle :
Elle est consommée principalement en Amérique du Sud et sur le pays de la Bolivie de manière plus intense (expliquée par la hauteur du plateau sur lequel est posé le pays). Appellée Mama Inala ou Mama Coca, la feuille au pouvoir sacré est considérée comme la fille de la Pachamama. Elle permet de connecter les trois mondes du haut, du milieu, du bas ensemble grace aux offrandes et aux prières, elle est aussi utilisée pour prédire le futur lors de rituels sacrés.
La légende raconte que la feuille de coca a été apportée aux boliviens par le Dieu du Soleil comme nourriture sacrée pour le corps et l’esprit mais que dans les mains des blancs de l’autre côté de l’océan, elle les rendra fous !
Et la légende a raison, comme souvent… Si 90% des Boliviens mastiquent les feuilles de coca pour ses propriétés curatives, anti faim, anti froid et son aide pour résister au mal de l’altitude depuis des millénaires, la feuille de coca a été utilisée pour faire de la cocaïne depuis 1860 et dans la recette du Coca Cola depuis 1886 ! Des utilisations complètement éloignées des pratiques ancestrales.
Coca, retour d’Expérience : testée et approuvée
A peine arrivée à Sucre, 2800 mètres d’altitude, je mets de côté tous les conseils bienveillants que le mal des hauteurs : pas d’alcool, beaucoup de sommeil, pas d’exercice durant les premiers jours…
J’attaque un petit dejeuner au vin rouge pour célébrer les retrouvailles, l’arrivée en Bolivie et la fin d’un trajet de plus de 48 heures et puis tiens, pendant qu’on y est, je recommence à fumer des cigarettes, et pour clôturer le tout, la première nuit sur place sera sans sommeil mais remplie de shot de Jagermeister transformant ma réalité en rêve éveillé.
Le lever de soleil, un peu caché par les nuages m’accueille pour mon premier matin sur les terres boliviennes, je l’ai chassé toute la nuit à grand coup de tapage de pied sur le dance floor des 2 boites de la ville, 6h00 du matin et je l’observe d’une pupille toujours pas fatiguée !
3h de demi sommeil et me voilà repartie à la découverte de la ville en pleine forme, sautillant presque si la quantité d’alcool ingérée hier n’alourdissait pas mes pas. L’esprit est vif, le corps suit tangui tanguant mais toujours présent.
Un marathon éveillé de moments présents intensifiés… Mais alors, comment je fais ?
C’est là que la feuille de coca entre en jeu. Achetée dès l’arrivée pour m’aider à accepter l’altitude, j’ai commencé à mastiquer, à former des boules stockées contre ma joue. Les lèvres ont verdies, la langue aussi… mais l’énergie grandit, subtile et bien présente, une batterie duracell qui me fait me sentir comme ces lapins courant jusqu’au bout de la publicité ! La faim disparait presque totalement : 3 jours et 3 repas seulement
Le sac coûte 5 bolivianos (moins d’1 euro) et vous fera économiser beaucoup !
Petit court de mastication : 99% extraction peuvent être réalisée avec la mastication si elle est bien réalisée.
Il faut enlever soit toute la nervure principale soit simplement la petite queue qui dépasse en pinçant la feuille entre les dents de devant. Placer les feuilles entre la gencives et les molaires sur le côté de la bouche. Mastiquer de temps en temps pour ingérer les extraits de coca avec la salive.

Il est possible d’utiliser des cataliseurs sous forme de pate ou de poudre blanche (pas de la cocaïne hein!) qu’on mélange à la pate de feuille obtenue. Le goût mentolé permet d’adoucir l’amertume de la feuille bien que ça devienne une question d’habitude.
Certains gardent la mixture pendant plusieurs heures en grapillant des feuilles pour les ajouter ce qui explique la déformation de la joue de la plupart des locaux. Il ne faut pas avaler les feuilles ni les réduire totalement en bouillie.
Erythroxylum Coca : l’explication scientifique des effets de la feuille
Classée par l’OMS comme non toxique, la feuille de coca fait toujours partie de la liste noire des narcotiques.
Petit retour chronologique sur l’interdiction de la coca :
– 3000 av JC : premières utilisations de la feuille de coca en amérique du sud
1860 : la cocaïne est crée à partir de l’extraction de la substance de la feuille de coca
1886 : la compagnie Stepan utilise la feuille de coca dans la boisson Coca Cola
1903 : interdiction de la cocaïne
1950 : campagnes d’éradication de la feuille de cocaïne
Situation actuelle
Accusée d’être responsable de l’hémorragie de cocaïne dans le monde, la feuille de coca est dans le viseur des politiques internationales anti drogue. Aujourd’hui le président Evo Moralès se fait le défenseur de la feuille sacrée de son pays. Après avoir relever les quotas d’hectares cultivables de 12 000 à 20 000 puis 30 000 dans le futur, il a mastiqué une feuille de coca devant l’ONU pour tenter, sans succès, de faire retirer la plante de la liste noire.
Effets de la feuille de coca
C’est en améliorant la circulation sanguine que feuille de coca permet d’augmenter la production de globules rouges. Ces deux actions combinées améliore l’endurance et les capacités du système respiratoire, deux conditions fondamentales pour supporter les conditions de vie en très haute altitude. Si les effets du mal des montagnes diminuent sensiblement lors de la mastiquation, la coca a bien d’autres bienfaits qui expliquent les nombreux produits dérivés (du bonbon à la crème anti inflammation). Elle permet notamment de réduire le risque de carie, et apportent en quantité ultra concentré du calcium, du fer, des vitamines, …