El Mirador -10 bonnes raisons Trek dans la jungle – Guatemala

 EL Mirador trek dans la jungle – GUATEMALA
10 bonnes raisons – 25 photos – 1 carnet de voyage

Lors du Trek pour El Mirador,  Pas de grande difficulté physique, c’est tout plat ! Mais il faut une sacré dose de ténacité pour y arriver ! Le moment en vaut la peine, garanti ! 

10 raisons de faire un trek dans la jungle

Affronter ses peurs dans la tombe où il fallait passer a 4 pates avec frontale dans un tunnel étroit avec chauve-souris, la plus grosse tarentule du monde et cafards plus gros que ma main partout et on était coincés là, le temps que tout le monde sorte a 4 pattes et à reculons ! La crise d’angoisse assurée !

Dépasser ses limites. Le plaisir d’avoir relever le défi de marcher des dizaines et des dizaines de kilomètres dans la jungle, d’avoir atteint l’objectif de la plus haute pyramide maya du monde. La satisfaction d’accumuler des souvenirs impérissable au prix de quelques ampoules éphémères.

Apprécier le silence de la jungle, la beauté des arbres, la lumière filtrant a peine a travers les feuilles dense,.

Se sentir ridiculement petit et impuissant humain face a l’ampleur de la nature. La jungle a perte de vue du haut des pyramides avec juste le haut des autres pyramide émergent du cercle vert. C’est la plus grosse foret apres l’Amazonie.

Découvrir le mode de vie local des gens du coin qui vivent sans eau, ni électricité. Eux qui travaillent leur terre et emmènent les touristes au bout de leur monde.

Prendre une grande leçon d’humilité devant les cabanes en bois vacillantes et les enfants marchant des kilomètres pour aller à l’école revenant les bras chargé de poules pour leur parents.

Relativiser devant la construction d’un pont au cœur de la jungle avec les planches amenées une part une a dos de mules sur des kilomètres. Respecter l’importance sacrée de ces animaux têtus pour les locaux.

Apprivoiser l’isolement, appréciant les sourires sincères des anciens assis nous regardant passer avec amusement. Certains sont des gardiens de pas grand chose au cœur de la jungle avec leur mule et leur eau de pluie comme seules ressources.

Apprendre à cuisiner auprès d’Alma avec un simple feu et une casserole. Faire des tortillas maison à même la plaque de fer et remplir nos ventres de délicieux repas avec si peu pour préparer.

Voir des toucans et autres habitants de la jungle les oiseaux gracieux au large bec accompagnent la marche tandis que les singes se balancent au dessus de nous narguant nos pas lourds de leurs légère agilité. Il parait que l’on peut apercevoir des jaguars, ils n’ont pas croisés notre route… pour être honnête j’en suis rassurée !

25 instantanés du tout autour

Carnet de voyage – 5 jours de trek – IMMERSION dans la jungle.
Objectif : Pyramide d’El Mirador

J’ai dormi toute la nuit, toute la journée et je me sens mieux ! Contre les symptômes de la dingue et au milieu du Guatemala, à Florès, pas grand chose d’autre à faire que de se reposer… On ne saura jamais de manière certaine quel fût ce mal présent pendant 3 jours de demi agonie mais il est parti comme il est venu, sans prévenir en laissant l’impression de sortir d’un mauvais rêve. La fatigue de la jungle, l’adrénaline de l’aventure, l’émotion des rencontres et le retour à la réalité ont fini par conspirer avec le venin des 30 000 piqures de moustiques pour nous plonger dans un état presque second.

Difficile de décrire avec une objectivité la situation tellement l’expérience a été révélatrice, ancrant de nouvelles valeurs dans ma perception de la vie. Humblement j’essaye de la partager à partir des ressentis sans aucune prétention, sauf sur la taille des araignées !

Jour 1 – 5h00

Rien que le départ à 5h du mat m’a épuisé… Sans parler des 4h de bus dans la jungle sur une piste avec un, Chicken bus, les bus scolaire des USA dans les années 70 re décoré avec des Jésus et du chrome partout sauf qu’ici y’a pas d’argent ni pour les guirlandes ni les figurines… espérons que les freins y sont !

Pourquoi Chicken ? Aussi simple qu’il y parait, ces bus transportent autant d’humains que de poulets vivants qui cocoricotent tout le voyage ! Ça secoue, on s’entasse à plus de 60, pas d’arrêt du tout et envie de faire pipi… Les autres trajets qui m’avaient déjà pourtant fait bien repousser mes limites… ffffff de la rigolade pour débutant à côté ! C’est une expérience locale que j’essaye d’apprécier à sa juste valeur avec la meilleure des volontés ! En témoigne les bleus sur les fesses qui resteront un bon moment !

09h00

Arrivée sur place, le sourire de notre guide nous attend encadré par la caravane de cinq mulets et des autres membres de la joyeuse troupe partant à la conquête d’El Mirador.

El Mirador, l’ainsi dénommé objectif de ce trek, la plus grande pyramide maya au monde, ignorée et inaccessible à part après 3 jours de marche à pied. Trêve de présentation, le petit déjeuner œuf et purée de haricots rouge les fameuses tortillas de maïs est servi, si j’avais su que j’allais manger principalement la même chose pendant les 6 prochains jours j’aurais alors acheté des chips et du chocolat à la cabane du coin, mais évidemment je ne savais pas …

11h00

Le temps d’avaler le tout, arrosé par la bière du matin offerte avec une claque dans le dos, nous sommes prêts à partir.

Nous, c’est un groupe de 10 personnes rebaptisé les United Nations sachant qu’on vient tous d’un pays différent avec Japon, Chine, Italie, Angleterre, Ireland, France, Ghana et évidemment Guatemala avec Manuel et Carlos, nos guides, et Alma la cuisinière. Les mules, les machettes aiguisés, les sacs de 10 kilos, les gourdes, nos tentes et nos réserves sur les épaules nous partons sur un petit chemin s’enfonçant dans la masse verte et la boue marron. L’expédition est ralentie par la vase épaisse qui emprisonne nos jambes jusqu’aux genoux.

Manuel explique en espagnol et je traduit en anglais pour le reste de la troupe :

– No toca este arbole ! No toca
– L’arbre là, vous le voyez… ben faut pas le toucher

Evidemment, dès la première glissade, le reflexe bien ancré à l’esprit, on s’accroche tous à l’arbre qui borde le long du chemin et on ressort la main transpercée de dizaines d’épines urticantes. Il fait chaud, les nuages de moustiques nous suivent de près, forçant les marcheurs à s’espacer de 5 mètres pour éviter d’être au cœur de la nuée dense qui suit chacun d’entre nous. Impossible de s’arrêter, même de ralentir, … sinon la sentence est terrible et rapide : la centaine de moustiques vous rattrape et perce chaussettes, tee shirt, collant et sarouel pour attaquer la peau au travers. Alors là, après 5 heures dans ces conditions sans pause, on se concentre sur le mental ! Etonnamment c’est les souvenirs de vélo avec mon père qui me reviennent en tête, quand je peinais et pestais dans les côtes bretonnes « C’est dans la tête ! Allez ! On y va, t’arrêtes pas ! », si elles m’agaçaient avant, elles m’ont permis de suivre maintenant.

A partir de là les jours se ressemblent mais pas vraiment, la routine sera la même mais sans ennui. Les moustiques sont toujours là, les singes aux aguets tout le long du chemin, la jungle plus ou moins homogène, les marches solitaires souvent et pourtant, les sensations varieront au rythme des humeurs et des découvertes.

16h00 – Arrivée au camp

La première nuit fût cependant la plus effrayante et inspirante, j’étais terrifiée et fière d’être là, d’être en train de cocher une case de plus sur la jolie liste, une bouffée d’angoisse mais en même temps de grande confiance en moi. Arrivée au campement  crottés mais vraiment, de la croute de boue partout, le visage boursoufflé de piqures, en nage sous nos anoraks (la seule parade à peu près efficace contre les moustiques qui résistent même au 99% DEET interdit en Europe) par 45 degrés et assoiffés.

Nous mangeons tous la même purée d’haricots, les mêmes tortillas et la même gorgée de l’alcool fort du coin. Une chandelle pour tout le groupe, elle brûle vite, quand elle s’éteint, c’est fini. On se réfugie en boule dans nos tentes à même le sol. Une simple moustiquaire sur laquelle grimpe les araignées que l’on voit en transparence du dessous.

Elles font la taille de ma main les enfoirées ! Elles prennent leur temps et reste là à vivoter pendant que j’essaye de retenir une envie de pipi. Le pire pipi de ma vie à 3h du matin je craque, frontale sur la tête j’ouvre le zip sur l’inconnu nocturne de la jungle hurlante, les singes les criquets, les bruits de tout de rien et ça grouille. Je renonce à traverser les 50 mètres jusqu’aux toilettes et j’appelle mentalement ma maman à 2 mètres du campement. Les deux minutes de cette escapade ont réveillé la peur panique d’avoir laissé rentrer une araignée ou un serpent avec moi dans la tente. Il faut savoir que le sol est tapissé de « diamants » lumineux que j’ai pris pour des lucioles tellement elles sont nombreuses mais non !

Ce sont les yeux des araignées qui reflètent la lumière de la torche, partout à chaque fois qu’on tourne le regard elle scintillent. Sale nuit donc ! Mais fière de l’avoir passée, j’ai réussi à apprivoiser la jungle pour m’y sentir plus à l’aise le reste du séjour. Un baptême sans douceur qui m’a apporté confiance et heureusement car on était pas au bout de nos peines. Surtout concernant les araignées… et quand je dis araignées je parle de la jungle, des tarentules a poil, des sauteuses, des au corps rayé rouge et orange … une horreur qui ma vaccine a vie de la peur des araignées européennes !  Et les cafards plus gros que mes deux mains réunies !

Jour 2 – 06h00

Reprise du le chemin pour finir les 30km nous séparant du mirador. Le chemin est bien meilleur, les moustiques sont toujours là, la boue sèche sur les jambes, la jungle est toujours aussi verte. Une pause lunch et c’est tout pour la partie repos. On fait la route en 7h d’affilées.

15h00

Arrivé  au camping on compte les ampoules et on part voir le coucher du soleil sur la Pyramide Del Tigre en regardant les toucans perchés sur le disque vert de la jungle à perte de vue. Magique…

Diner à l’unique chandelle, caresse au poney derrière le camp et observation des étoiles. Manuel nous raconte Orion, la trinité maya, l’emplacement des pyramides en fonction des constellations, le pouvoir des étoiles et de la lune. Manuel pointe du doigt la nuit et nos esprit suivent la ligne imaginaire entre ces récits mythologiques et ses croyances affutées.

Jour 3 – 04h00

On secoue notre sommeil sur le chemin pour La Danta à 40 minutes et 350 marches de la tente. On se hâte pour voir le lever du soleil sur la plus haute pyramide maya du monde à 110 mètres ! Rando à la frontale dans la jungle endormie ! Les étoiles s’effacent
devant le dieu soleil qui nous offre un spectacle fantastique !

Le reste de la journée se déroule tranquillement au camp, à écouter les histoires de Manuel la journée et regroupé sous la même tente la nuit se passant à boire et à fumer en riant d’histoires de guides et de touristes.

Jour 4 et 5 – Retour sur nos pas

Au son des singes hurleurs et des singes araignées !  Les hurleurs sont flemmards et crient fort les araignées sont malins et détestent les humains. Ils essayent de nous jeter tous les fruits qu’ils trouvent sur la tête, ils cassent des branches pour nous barrer le chemin ! Mais ils sont trop mignons avec leurs queues en tire bouchon qui attrapent les lianes ! On a vu un serpent Corail aussi s’ils te piquent tu meurt en trois minutes ! Lui aussi, il était mignon avec ses anneaux rouges et oranges ! On la laissé traverser le chemin tranquillement sans s’approcher trop près ! La jungle et moi, on s’apprivoise, mais doucement doucement… Je reste proche de Manuel et de sa machette, marchant au rythme des histoires traduites et du tchac tchac des lianes qui tombent devant nous.

Je passe pas mal de temps à l’arrière avec Carlos aussi. Il fume beaucoup et finira la marche sur le dos de sa mûle. Nous rions beaucoup, je veux monter sur l’âne mais c’est un privilège qui lui est réservé.

On retraverse la marre géante de boue et l’on arrive crottin crottant au village. Les enfants d’Alma, Manuel et Carlos leur sautent au cou ! Ils partent 2 fois dans le mois loin de leur famille pour nous emmener voir le soleil du haut d’El Mirador. On partage une dernière bière avant de reprendre le Chicken direction Flores. Les secousses bercent ma fatigue et je dors tout le trajet la tête rebondissant en cadence.

La simplicité a du bon, je pense qu’elle détient même la vérité de l’être humain. Telle est ma conclusion après ces 5 jours hors du monde hors du temps face a soi même, mes peurs et mon mental comme seul moyen de résister. La jungle ça s’apprivoise !

Aventure je t’aime !