Cusco Lima par la route Nord – relier l’altiplano au pacifique – Pérou
De l’altiplano au pacifique par Abancay – Ayacucho – Huancayo – La Oroya
Pas croisé un touriste sur 3 jours. Peu pourrons vous en parler… Alors, je vous raconte comme si vous y étiez ! Mais avant, quelques informations pratiques sur la route à suivre et l’enchaînement des bus.
Cusco – Ayacucho
Des bus partent de la gare routière de Cusco tous les jours à 8h et 9h30 puis à 12h et plus tard dans la soirée. Nous on est arrivées trop tard pour ceux du matin, si vous aussi vous ratez le réveil voici comment faire :
- Cusco – Abancay : à 10h00 un bus part, sinon il faut négocier avec les agences pour monter dans les bus direction Lima. On a payé 20 soles en montant au dernier moment dans un bus qui partait. 4 – 5 heures de routes.
- Abancay – Ayacucho : Arrivées à 15h00 à Ayacucho. Collectivo part à 16h00 et régulièrement avec plus de 4 compagnies qui font le trajet. Départ 16h00 – Arrivé 22h00. Nuit à l’hostel de la gare : bon marché, propre et good wifi.
Ayacucho – Huancayo :
Il y a des bus mais pas tous les jours. Hors saison c’est voyage en deux temps.
- Ayacucho – Andahuaylas : Départ de bus à 4h00 du matin en collectivo, 9h00 et dans l’après midi et nuit en bus. On décolle à 4h00 et on arrive à 12h00 à Andahuaylas. Les bus (50 soles) étaient déjà tous partis il fallait attendre le soir ou le lendemain matin. Si vous aussi vous enchaînez les mauvais timing pas de panique ! De la gare de bus il faut prendre un rickshaw et demander les départs de jeep collective pour Huancayo (c’est assez loin, 15 min en rickshaw tout en bas du village. Attention pas de cash machine là bas il faut prévoir avant : 70 soles négocié 50)
- Andahuaylas – Huancayo : les jeeps partent quand elles sont pleines. On nous a proposé 40 soles à l’arrière ouvert de la jeep. On a refusé et vous devriez en faire autant après avoir vécue la route No Way de le faire à l’arrière. Départ 13h00 – Arrivée 19h00
Huancayo – Lima
Possibilité de prendre le train mais c’était fermé hors saison. Se renseigner en ligne. Nombreuses et régulières lignes de bus directes. On a fait un arrêt au Monastère franciscain de Ocopa de Santa Rosa à Concepcion.
- Huancayo – Concepcion : 30 minutes en collectivo
- Concepcion – Lima : en réservant via les agences de la place principale les bus partant de Huancayo s’arrête et hop vous embarquez. Facile et pas plus cher (60 soles) en Full Sleeper. Départ 14h00 arrivé 22h00 mais 3 accidents sur la route donc beaucoup de délais.
Récit de transport
On part pour 16h de trajet avec celui de 9h de hier en attendant les 7 dernières heures qui nous sépareront de Lima demain. L’ambiance n’est pas à la plage enrobée de cocktails mais plutôt aux cochons en harnais, pas un touriste croisé depuis 2 jours, des hôtels simplissimes en bord de gare, des menus populaires à 5 soles, local et rassasiant plus que de raison, la pluie, la nuit et les bourguades non certifiées pour backpackeurs… Ne surtout pas désepérer… Après tout j’adore ça et dès que soleil se lèvera, la beauté se dévoilera.
– 38 heures magnifiques à regarder l’écran naturel sur 3 jours –
Ayacucho. 04h00 am – Où trouver la motivation ? Du côté de l’amie !
On voulait prendre la route du Nord, jolie et désertée des touristes. Le train ne fonctionne pas hors saison, on est hors saison… Qu’importe on ira en bus ! Alors nous y voila ! Le cul tout plat, les crampes repliées dans les jambes, l’estomac en vrac, le mental qui doit contrôler tout ça et qui parfois flanche en flèche vers le bas avec la fatigue en boulet… Mais au final tout va… Et plus que bien car a côté fenêtre, c’est le Pérou et ses atmosphères magiques que j’aime tant parcourir du regard, côté passager, c’est Léa.
Ma meilleure amie est là et sans elle je ne suis pas. Pas celle que je suis devenue car c’est elle qui initiera le premier pas. Elle qui montre au quotidien qu’on peut être heureux avec peu, elle qui modèle l’amour même en se defendant de toute spiritualité, elle incarne l’inconditionnel. Que ces heures de silence qui s’égreinent sans amortisseurs la remplissent également de joie me rend heureuse. !
La seule à pouvoir pendant des heures contempler la télé réalite péruvienne à la fenêtre d’un collectivo grinçant, à se satisfaire de ne rien faire à part guider ses rêves éveillés devant un carreau recouvert d’eau ruisselante…
A râler et à pester mais à sourire de dépit quand son regard croise le mien pour me faire rire, pour qu’une sur deux prenne le relais de la joie. L’univers est bien fait de l’avoir placée sur ma route !
Cusco Lima : Une route aussi belle qu’impressionnante !
Et quelle route au coeur des montagnes péruviennes à se tomber l’une sur l’autre au milieu des nids de poules taillées version dinosaires et des virages en lacets emmêlés qui sillonent les flancs et les cols.
La roche qui s’effrite en revêtement pierreux sur la route nous menace du haut de ses crevasses glissantes, la rivière, une centaine de mètres en bas du canyon nous ouvre les bras contente d’acceuillir de nouveaux venus dans son lit. On résiste à l’appel des sirènes d’eau douce et, agile comme un condor, notre chauffeur avale virage après virage les 200 km parcourus en 6 h et 44 578 secousses.
Les canyons défilent, tous aussi beaux et majestueux les uns que les autres, boucle intemporelle infinie de flanc de falaises à parcourir, de torrents à franchir, de cols à gravir et de la beauté naturelle à savourer.
On valse avec les eaux, se rapprochant et s’éloignant à rythme régulier, on tangue avec l’asphalte un coup à droite un coup à gauche, un couple bien émeché rentrant vacillant en fin de soirée. On converse avec les sommets tantôt les tutoyant du bout des yeux tantôt fixant avec un respect impressionné la floppée de virages et les 1000 mètres de dénivelé qui nous séparent de son chapeau enneigé à traverser.
S’en suivront la terre rougie et les collines arc-en-ciel, le barrage et son fleuve au flot contrôlé par l’homme, les cultures qui s’étendent à perte de terrasse, les galeries creusées et les terres ravines, les potzines et l’altiplano ou rien ne pousse, ou des lamas aux allures de biches vivent en liberté. D’ailleurs, ça s’appelle des vigognes… me précise l’amie… Ah que je l’aime mon puit de savoir d’amie !
Route du Nord Lima Cusco : Trois jours à faire l’éloge de la paresse bruyante
Le jour se couvrira de nuit mais l’on ne verra pas le coucher solaire duvêtement caché par les nuages. 4h du mat deviendra 7h et la brume recouvrira tout de sa vapeur mystique on carressera les nuages jusqu’au retour du soleil tard dans la matinée, puis le jour repartira se vêtir d’étoiles sans parade d’aurevoir rosée par les derniers rayons de chaleur. Il est 14h23 le soleil montre enfin le bout de son nez et vient tout éclabousser de reflets mineralisés.
Le Klaxon
Et le klaxon qui résonne souvent accompagnant la flûte de pan qui boucle depuis bientôt 6 h non stop. Déjà, après quelques temps, ça devient presque douloureux au point d’espérer du Bieber a la radio mais la pensée pour ces locaux qui atteignent les 40 ans à sautiller en rythme sur ces airs flûtesques.
Petit cours de klaxon préuvien : peut vouloir dire Salut toi, Attention je te double ou encore à chaque virage
Si t’es en face on meurt tous ! C’est une succession de miracles de la vie qui maintient la nôtre
Entre motos, animaux, tuc tuc, camions et autres véhicules, notre expédition payera le prix malheureux de la vie d’un chien innocent passé sous les roues de notre collectivo. C’est pas très bouddhiste mais c’était le chien ou nous tous, en relativisant, je reste heureuse du coup de volant de notre chauffeur héros !
Cusco jusqu’au Pacifique : un itinéraire pour les courageux qui peut faire râler un peu !
Heureusement les arrêts causés par une route trop étriquée permettent d’acheter des beignets aux prûnes qui adouciront l’acidité gastrique et les esprits. On jongle ainsi pendant trois jours entre les panneaux indiquant virage dangeux, zone critique, zone d’effondrement et faille géologique. On ne les lit plus, ça fait trop mal au coeur !
Les compagnons de routes n’ont pas peur… Alors faisons confiance à l’instinct local. Parfois vomissant, parfois non, ils prennent de la place, trop de place ? Physiquement et plus encore, les genoux dans les côtes, les têtes sur les épaules, les crachats au sol, les odeurs et les relants sonores et puis les bêlements des moutons vivants scotchés à la bâche du toit depuis 6 heures maintenant ! En relativisant ça aurait pu être pire, on aurait pu bêler et l’on a failli embarquer à l’arrière d’une jeep pick up pour 5 heures à bouffer du vent farcis aux moucherons !
Mais on râle… Parce qu’on aime bien, que ça vide la vapeur et nous évite de devenir complètement cocotte et que c’est toujours fait sourire au coin. Sauf quand mon petit poney a les oreilles en arrière et les larmes en oeillères.
Allez haut les coeurs ! Au bout se trouve le plus grand monastère franciscain du Pérou ! On ira jouer aux conquistadors avec cette amie lumière du coeur que je suivrait au bout du Pérou et de tous les ailleurs qu’elle voudra bien explorer à mes côtés.
Galère du fin fond du monde, je t’aime !
Craquage nerveux à cause de galère : Lecteur averti seulement après cette ligne ! Attention dérapage honnête et craquage nerveux (aucune de ces actions n’a été réalisée dans la réalité).
Si la colère, la douleur ou l’agacement prend le dessus, il faut dormir. Seule solution possible quand on est lancé à 80km heure tassé humains sur humains dans une boîte métallique pendant des heures. Seule solution sous la main pour ne pas encastrer une tête dans une vitre, passer les 20h de voyage on ne fait plus de difference entre le truand et l’enfant, la vierge ou le prêtre en tant que bonnes connasses on casserait des dents sans dinstinction.
On attend presque les guerilleros du Sentier Lumineux qui faisaient trembler la région il y a encore quelques années luttant contre le capitalisme. Si on les rencontrait, déjà ça nous ferait une pause clope le temps de l’altercation et une bonne occasion de libérer nos nerfs emboulés… Elle craque mon amie, la seule chose qui nous arrête c’est la taille des avant-bras de notre chauffeur… Oh quasi rien, la taille de mon mollet à force de faire des droite-gauche sur la route, le volant creuse la paume toute endurillonée, et le seul moment de repos pour les biceps de l’homme c’est quand il passe les vitesses ou s’essuie les gouttes de sueur perlant au front.
Cette paluche qui condtuit avec bravoure je la préfère sur le klaxon que dans ma gueule alors je vais rester tranquille et l’amie Léa aussi sous peine de se retrouver débarquées au milieu de nulle part la joue en feu tu sais quoi Léa ? On jouera aux connasses avec un chauffeur demi-portion ! Là, on va se tranquiliser et patienter oui voila hein… Cest joli quand meme… Allez dors un peu, tu verras, tout ira et puis demain on recommencera…
Album Photo LIma Cusco par la route Nord
T’en vas pas on est si bien là… à se ballader
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