Amritsar – Inde Eveilleur d’amour
Le temple d’Or à Amritsar permet d’ouvrir les yeux, grands ouverts, écarquillés, vos petites pupilles jetant un regard tout nouveau sur l’humanité. Une découverte (ou révélation ?) tout en douceur guidée à petits pas par les Sikh rencontrés au hasard du dédale d’allées.
Où dormir : au temple Sikh bien sûr ! A l’entrée sur la gauche rendez vous dans le bureau d’acceuil et un dortoir gratuit (possibilité de donation) est réservé aux étrangers.
Où manger : au temple Sikh bien sûr ! La cantine se trouve de l’autre côté de la rue à l’intérieur de l’enceinte du temple d’or. On y mange vite, gratuitement, bien et simplement mais l’expérience vaut le détour.
Amritsar, là-bas la notion de temps n’existe pas.
Le défilé des femmes, des hommes, des enfants est continu comme un mouvement perpétuel de prosternations sur le marbre blanc, de méditations face au lac sacré, de participations aux prières, d’observations de couchers suivi de levers de soleil.
Le temple d’Or est toujours vivant, il accueille chaque être humain sans limite de temps, de condition. Les personnes croisées ici et là dorment sous les arcades de la cour, mangent dans une cantine extraordinaire qui sert gratuitement près de 60 000 repas par jour dans une organisation millimétrée. Ici et là, ils prient sous leurs turbans colorés, échangent connaissances et sourires, communient ensemble avec la nourriture sacrée et l’eau filtrée distribuées aux quatre coins de ce lieu aux allures de conte de fée.
Temple d’Or, la beauté du lieu invite au recueillement intérieur
Que l’on soit de confession Sikh ou non, que l’on croit ou non, que l’on vienne pour l’architecture ou la spiritualité, je mets au défi chaque visiteur de ne pas être tenté de s’asseoir à même le sol et prendre deux minutes pour apprécier la beauté du moment présent. Beauté des gens autour, beauté des prières répétées sans interruption depuis 500 ans et diffusées par des hauts parleurs dans tout le lieu, beauté du temple recouvert d’Or, beauté du marbre blanc sculpté, beauté de l’amour qui se ressent et envahit, le temps d’un instant précieux, le cœur des visiteurs.
Amritsar expose une réalité humaine si puissante qu’il est difficile de ne pas être touché
Dans ce haut lieu du culte Sikh il est possible de vivre gratuitement. Tout fonctionne sur la donation, cette notion de solidarité spontanée souvent oubliée dans nos sociétés qui courent après le profit. On y dort donc gratuitement, sur des couches simples mais confortables pour les étrangers, sur les tapis disposés au sol pour les locaux. Personne ne vous demande rien, vous venez, vous dormez, et vous repartez si l’envie vous y prend ou vous restez autant de temps que souhaité.
On y mange donc un thali, du dal, des chapatis, du riz sucré, … Le tout offert à des milliers de personnes venues apprécier, par nécessité ou envie, le sens réel d’un repas partagé. Les plus jeunes aux plus vieux participent, des cuves de centaines de litres pour préparer, des dizaines de rang de vaisselles où chaque assiette est lavée 8 fois, des centaines de kilo de gousses d’ail épluchés à la chaîne par des femmes en sari, des enfants qui servent à la louche les portions dans les assiettes en acier, des bidons d’eau sur roulette avec un guidon de vélo dont le frein ouvre le robinet à hauteur d’écuelle. Après quelques minutes de partage, la salle se vide, les estomacs repus se relèvent et la danse des balais commence pour tout nettoyer avant que la prochaine vague de com-pagnons « partageant le pain » s’installent à même le sol pour partager à leur tour ce repas.
Le même rythme hypnotique est répété inlassablement, toute la journée, mais la journée n’a pas de sens ici puisqu’elle ne s’arrête jamais. Le repas est là à n’importe quelle heure et pour n’importe qui, offert par amour à des êtres d’amour venus se recueillir sur ce lieu sacré.
Sikh, leur capitale est une oasis apaisée au cœur d’une ville effervescente
Passées les portes du temple d’Or, l’ambiance vivante vient frapper votre esprit encore tout apaisé de cette parenthèse feutrée. La foule, la poussière, les rickshaws, les mains tendues en attente envahissent votre espace vital. Mais au milieu de cette agitation, les sourires offerts des enfants, les regards rieurs des anciens, les clins d’œil taquins des indiens ravivent une flamme incandescente.
Et là, on comprend, qu’il n’y a pas de vérité, que la vie n’est qu’un tout, que l’amour est partout, que la vie c’est nous, que l’amour est en nous.
Humains, je vous aime
Encore ! Viens voir comme on est bien…
Lettre d’amour à India
Chère Inde,
Ton sol je m’étais promis de ne jamais fouler ! Effrayée par l’idée de te respirer, de te regarder, apeurée par les récits sur ta saleté, ta mendicité, ton état reculé et les dangers des spécialités locales épicées. Et pourtant… Subtilement tu as su m’appeler.